Retour vers... le passé !
Le Professeur Rick a envoyé ses élèves dans le passé pour observer des paysages anciens, mais il a perdu sa destination. Ils sont coincés dans le continuum espace-temps, à moins de découvrir l’ère géologique qui était leur destination initiale, grâce aux indices laissés par leur désordonné professeur. Les Terminales S ont 1h20 pour “retourner dans le passé” afin de revenir au présent, sous peine de désintégration par la machine à voyager dans le temps !
Le contexte de création de cet escape game est très particulier. En effet, le chapitre sur les changements climatiques à l’échelle du milliard d’années est souvent considéré comme assez rébarbatif par les élèves de Terminale spécialité SVT, d’où l’idée de Yasmine de ludifier sa séance par la création d’un escape game. Un véritable challenge d’autant plus que c’était lors d’un remplacement de très courte durée avec un niveau et des notions qu’elle n’avait jamais expérimentés auparavant.
Le jeu a été conçu dans la foulée du précédent, “Rétrocontrôles… Pourrez-vous tout contrôler ?”, en suivant la même structure et en reprenant une partie des énigmes. On retrouve une mise en situation soignée avec une ambiance sonore un peu angoissante qui entretient la tension durant toute la durée de l’escape game. L’organisation est de nouveau sous forme de jeu de piste mêlant énigmes et documents scientifiques, avec des mots-clés que les binômes d’élèves glanent à chaque étape, dans l’objectif de compléter un document bilan final.
Ce choix a permis un énorme gain de temps pour l’enseignante, tant pour la conception que pour la préparation du matériel. Les deux escape games n’étant pas destinés aux mêmes niveaux [1], il n’y avait pas de risque de déjà vu qui aurait amenuisé l’intérêt des élèves.
Tout en conservant certaines énigmes, comme par exemple les badges, le disque de décryptage à construire, ou encore le fichier PDF bloqué par un mot de passe, Yasmine a su se renouveler en proposant de nouveaux défis, tels qu’un message en morse, un codex des templiers, un message à l’encre invisible…
En comparaison avec son précédent escape game, certaines énigmes s’imbriquent plus intimement. En effet, l’auteure a semé plus d’éléments perturbateurs le long du chemin, a priori inutiles alors qu’ils serviront lors d’une étape ultérieure.
Suite à la mise en oeuvre réelle du jeu, il semble que la combinaison de la linéarité des étapes, de l’imbrication et de la fouille guidée ait dérouté quelques élèves, peut-être déjà initiés aux escape games grandeur nature ?
Si une des énigmes amène les élèves à réaliser une manipulation classique en géologie (test chimique d’une roche carbonatée), la plupart des ressources scientifiques documentaires sont de type texte illustré ou schéma. Ceci implique un temps de lecture assez long qui peut décourager alors que le contexte est plutôt à l’urgence. Quelques élèves se sont apparemment un peu trop pris au jeu des énigmes sans réellement approfondir ces données scientifiques, moins séduisantes...
Pour accroître l’engagement des élèves dans la partie scientifique, quelques aménagements de la structure et des modalités de l’escape game sont envisageables. Par exemple, on pourrait faire en sorte que la clé de l’énigme suivante soit incluse dans ce document, ou que la compréhension de celui-ci soit nécessaire pour accéder à la suite, sans pour autant alourdir la tâche du professeur, qui doit déjà valider certaines étapes. L’aspect de ces ressources scientifiques est très classique, et pourrait faire l’objet d’une mise en page particulière en lien avec la scénarisation.
Les énigmes pourraient aussi être plus en rapport avec la thématique et plus pratiques, à l’image de la petite expérience du test chimique, comme par exemple réaliser des observations à la loupe ou au microscope. Le numérique pourrait aussi être un excellent biais à développer : visionner une capsule vidéo, utiliser un logiciel dédié, insérer un peu de réalité augmentée… Cette variété des supports et des contenus permettrait de stimuler l’activité réflexive, faire appel à des compétences différentes, et valoriser tous les élèves.
Prévoir des groupes plus conséquents et non des binômes allègerait aussi le contrôle de l’enseignant à certaines étapes. Cela faciliterait certainement une répartition des rôles entre élèves, leur permettant d’approfondir l’étude des documents progressivement jusqu’à l’étape finale.
Une séance de 2h de Terminale ne nous semble pas de trop pour la réalisation complète de cet escape game ! Cette durée laisse de la place pour un temps de distanciation critique, notamment pour les élèves qui se sont un peu trop pris au jeu sans réellement approfondir les données scientifiques.
Yasmine a su relever intelligemment le challenge qui s’offrait à elle, en réexploitant les éléments de ses précédents escape games dans un nouveau contexte, tout en soignant toujours l’ambiance et sans oublier ses objectifs pédagogiques. Elle signe ici un très intéressant escape game pour aborder de manière ludique la géologie, que les élèves n’ont pas manqué d’applaudir à la fin !
[1] “Rétrocontrôles” est conçu pour les élèves de 1èreS
le 31 janvier 2018
Scénario annoncé | |
Amorce audiovisuelle | |
Final marqué | |
Organigramme | |
Scénario convergent | |
Imbrication | |
Étapes | |
Énigmes variées | |
Fouille | |
Puzzle | |
Cadenas | |
Outils numériques | |
Décor | |
Ambiance sonore | |
Effets spéciaux | |
Consignes réduites | |
Coups de pouce anticipés | |
Débriefing anticipé | |
Check-list proposée |