Normandius + : Sweet Madness
La période de confinement vient de se terminer. Une équipe de professeurs, satisfaite du travail fourni par ses élèves de Première G4 pendant ces longues semaines, décide de les emmener en Normandie au bord de la mer, le temps d’un week-end qui alliera travail et détente dans une grande bâtisse isolée sur une petite colline. Notes au piano, cookies en préparation, dessin dans les bois, balade dans la plaine… Tout se déroule à merveille avant le premier cours. Le temps est idyllique ! Mais soudain tout se dégrade : l’air devient plus frais, le brouillard se lève et enveloppe la maison qui paraît alors lugubre et silencieuse. Les cookies ont été dévorés ! Un cri à l’étage déchire le silence. Les enseignants ont disparu. Il ne reste plus que le professeur de mathématiques, Monsieur Agostino, gisant sur sol, le regard hagard et s’exprimant dans un italien à peine compréhensible… Que s’est-il passé ?
C’est par une très longue introduction (huit diapositives !) que débute cette aventure à mi-chemin entre fiction et réalité. L’équipe pédagogique se met en scène dans cet escape game. Les détails de la narration, l’implication des personnages réels contribuent à immerger dans le jeu les élèves du lycée de la Plaine de Neauphle de Trappes, qui retrouveront une partie de leur environnement scolaire malgré l’éloignement imposé par le confinement. Le joueur lambda quant à lui peut se sentir mis à l’écart, cependant l’intimité créée dans ce jeu et la complicité qui s’en dégage génèrent une sensation très plaisante… Mais l’atmosphère va vite devenir pesante.
Luca Agostino, responsable de la mise en forme sous Genially du scénario imaginé avec ses collègues, a su détourner et compléter le modèle Escape game Terror pour générer un univers à la fois angoissant et plein d’humour. La musique de fond, que les adeptes de séries de science-fiction horrifique reconnaîtront, amplifie l’effroi. Attendez-vous à être surpris par certains cris !
L’histoire, car il s’agit bien d’un véritable roman, est divisée en trois chapitres : Mathématiques, Histoire-Géographie et Lettres. Pour progresser dans l’aventure il faudra résoudre un ensemble d’énigmes de plus en plus complexes faisant appel aux connaissances du joueur : malheur à celui qui n’aura pas suivi les cours ! Si Internet permet parfois d’obtenir les solutions ou, du moins, de comprendre les indices, on reste quelques fois perplexe devant la réponse que l’on donne tant les informations fournies dans le jeu sont souvent sibyllines [1]. Nous aimons les énigmes sans consignes, là nous sommes gâtés ! Il y a même des indices sonores qui nous guident sur ce qu’il y a à faire...
Les réponses sont à saisir dans le Genially : machine à écrire, calculatrice, lettres au mur [2], clavier d’ordinateur, partition, citation… Luca s’est fait plaisir, mais quel travail ! Il faut même parfois penser à respecter la casse.
Nous avons apprécié les petits détails pleins d’humour et les mécanismes virtuels qui permettent de débloquer trappes et passages secrets. Le chien qui stoppe le jeu tant qu’on ne lui donne pas sa baballe est très amusant, et quand on sait ce que cela nécessite techniquement, on se dit que les auteurs sont un peu fous [3]. De plus, le projet a été créé à distance par les quatre enseignants confinés, via des réunions virtuelles et l’utilisation de la messagerie instantanée.
Sweet Madness est un escape game virtuel proche des jeux réels, aux articulations savamment construites dont on ne reprochera que la linéarité [4]. Le scénario, l’implication personnelle des auteurs, le panneau final avec les divers portraits et les commentaires des élèves témoignent de la complicité qui existe entre ces enseignants de REP+, voire de la complicité avec leurs élèves. Un grand bravo à toute l’équipe pour cette prouesse !
[1] Nous devons avouer que, lors du test, nous avons terminé le jeu en un temps raisonnable grâce aux solutions qui nous avaient été fournies. Et nous sommes toujours à rechercher le sens caché de certains indices.
[2] On retrouve ici la série en lien avec la musique.
[3] Ils le revendiquent !
[4] Voir notre article Oser franchir la ligne.
le 12 avril 2020
Scénario annoncé | ✓ |
Amorce audiovisuelle | |
Final marqué | ✓ |
Organigramme | |
Scénario convergent | |
Imbrication | |
Étapes | ✓ |
Énigmes variées | ✓ |
Fouille | ✓ |
Puzzle | |
Cadenas | ✓ |
Outils numériques | ✓ |
Décor | ✓ |
Ambiance sonore | ✓ |
Consignes réduites | ✓ |