Mathscape game

Embarquement spatial immédiat pour les élèves de Sixième de Camille Guilminot, qui leur a concocté un Mathscape game immersif de trente minutes.
Une entrée en la matière (les mathématiques donc) très réussie pour ce défi-évasion aux allures d’escape room grand public et empreint de science-fiction.
Un professeur virtuel aux commandes d’un vaisseau assigne aux jeunes joueurs leur mission, et les interpellera tout au long du jeu. Répartis en trois équipes (bleue, verte et rose) de cinq ou six joueurs, les participants doivent retrouver un code pour accomplir leur quête.

Pour faciliter l’organisation, chaque élève se voit attribuer un rôle précis à l’aide de cartes - de type jeu de rôle - distribuées par Camille, alias le Gardien [1].

Le Capitaine veille à ce que son groupe réfléchisse dans le calme et que chacun des membres accomplisse sa tâche. Le Duelliste doit relever un défi accompagné d’un Ingénieur choisi par le Capitaine, lorsque le Gardien l’invite au tableau [2]. Le Détective est missionné par le professeur virtuel selon des temps précis, pour piocher les indices dans une boîte. Des aides sont également prévues en cas de blocages des joueurs. Le Détective est un joueur game master puisqu’il doit expliquer oralement comment résoudre le principe de l’énigme en fonction des éléments collectés.

Trois boîtes aux couleurs des équipes, contenant le fruit des réflexions à venir, sont disposées dans des espaces différents. Pas de fouille ici, le professeur virtuel invite les Détectives à venir récupérer un indice. Les fiches-énigmes sont distribuées en amont de la partie par le game master. Pas de compétition ici : la mission est réussie lorsque les groupes ont obtenu les trois codes. Entraide, bienveillance et coopération sont de rigueur.

Chaque groupe doit résoudre au total six énigmes, dont deux défis entre pairs [3]. Au programme : une division euclidienne, de la construction géométrique, un problème mathématique, un QCM, le calcul d’un périmètre et du vocabulaire mathématique. À chaque énigme résolue, le Gardien fournira un morceau du code final aux joueurs.

Les intentions de Camille sont explicites : situer les élèves dans un contexte pédagogique ludique intégrant de la différenciation. Les plus timides sont invités à relever des challenges au tableau ; des conditions facilitées par le contexte de jeu où l’erreur est permis et dédramatisée. Il s’agit aussi pour l’enseignant d’évaluer les compétences de ses élèves. Pour être disponible et observer sa classe en situation, il a donc créé un professeur virtuel qui interpelle certains joueurs via une vidéo. Une idée originale qui a demandé un effort d’anticipation quant aux actions des joueurs à prévoir dans le scénario du jeu. Une préparation minutée, et très orchestrée ! Une validation des énigmes - a posteriori - se fait donc par l’enseignant, qui en cas de bonnes réponses fournira un élément du code final.

Mathscape est un escape game réel, original dans sa présentation et sa mise en œuvre. Chacun des protagonistes joue un rôle, dont un professeur virtuel qui sollicite directement les élèves. Du jamais vu ! Une alternative bien trouvée qui permet à Camille de jouer les deux casquettes, celle de game master et d’évaluateur...

L’enseignant signe ici une création atypique, cohérente et attractive pour ses élèves. Il manque peut être une scénarisation plus précise avec une issue concrète, le principe d’évasion n’étant pas matérialisé. La quête des joueurs se résume à l’obtention de codes. Une touche de réalité augmentée pourrait parfaire ce scénario original et cadrerait bien avec le thème de la science-fiction.

Un escape game très immersif, force de cohésion, et une différenciation qui permet à l’équipe la plus faible de pallier son retard ou un éventuel blocage. Chaque groupe est donc placé dans une situation de réussite.
Les participants sont plongés dans un monde virtuel grâce à une vidéo faisant fonction d’introduction, de chronomètre et ponctuant les actions des joueurs. Un jeu d’évasion simple, efficace et judicieux, et une alliance entre réel et virtuel.