Le trésor de Grady Kahl
Jean-Claude Lhote nous propose un escape game en mathématiques à destination des élèves de Troisième. Autant le dire tout de suite : celles et ceux qui ne sont pas « matheux.ses » ne vont pas oser s’y aventurer. Les énigmes sont assurément des défis mathématiques et l’auteur a de plus créé des énoncés et des indices tarabiscotés. Il l’avoue lui-même, il a « utilisé des énigmes volontairement un peu tordues » afin de générer de la motivation chez ses élèves. Cependant, pour satisfaire tout le monde et ne pas exclure totalement du jeu certains d’entre eux en grande difficulté, il a également prévu d’autres activités plus ludiques et ne réclamant que peu ou pas de compétences mathématiques.
En entrant dans la salle de classe, les élèves sont accueillis par un message audio ou vidéo [1] :
Grady Kahl, un généreux donateur, leur annonce qu’il leur offre un cadeau. Mais il veut s’assurer qu’ils sont dignes de le recevoir : la classe devra faire preuve de cohésion et d’organisation pour résoudre neuf énigmes en moins de 50 minutes. L’ultime épreuve est de trouver le code à seize chiffres nécessaire pour ouvrir le coffre protégeant le cadeau.
La combinaison devra être saisie sur l’ordinateur : le digicode est réalisé avec un fichier de PréAO [2] qui est lui-même bloqué par un mot de passe. Pour obtenir ce dernier, il faut résoudre pas moins de quatre énigmes imbriquées !
D’un côté, une énigme très simple utilise un QR-code à colorier. Pour obtenir les chiffres, deux extraits de chansons. Noir c’est noir de Johnny indique les numéros à noircir, l’autre White is White, une reprise de Michel Delpech par Jean-Michel Apeuprè [3], pour les cases à laisser en blanc.
Le QR-code pointe vers l’application Reveal Lens. C’est à ce moment que le game master envoie un message aux élèves via l’ENT. Ce dernier contient un document polychromatique à décoder grâce au filtre rouge de l’application : un texte sibyllin précisant qu’il faut retrouver un verbe à l’impératif constitué des lettres non communes aux deux noms.
Un des noms est celui d’un langage informatique. Il est fourni par un précédent message envoyé également via l’ENT et délivrant une nouvelle énigme constituée d’une liste de coordonnées GPS. Une rapide saisie dans Google Earth ou Google Maps permet de repérer des bâtiments en forme de lettres et de reconstituer ainsi le premier nom recherché.
Pour le second, ça se corse un peu [4]. Un carré magique avec beaucoup d’inconnues mêlant lettres, formes géométriques et nombres. Les consignes qui l’accompagnent (toujours sous forme d’un message énigmatique) fournissent de précieuses informations qui permettent de proche en proche d’obtenir le nom d’un savant.
Au final, avec les deux noms et l’indication donnée par le message lu sous filtre rouge, on obtient le mot de passe permettant d‘accéder au digicode. Il est à noter que c’est aussi un indice pour trouver la combinaison qui regroupe les seize chiffres donnés par quatre nouvelles énigmes.
Deux d’entre elles font appel à des opérations sur les racines carrées. Une autre est un message codé en base 4, ou plutôt en langage Shadock… c’est plus marrant ! La dernière est fournie par Mirage Make. Un marqueur caché sous une ammonite renvoie à une vidéo retraçant la construction d’une figure constituée de triangles-rectangles et ressemblant au fossile. Il faudra utiliser le théorème de Pythagore afin de déterminer la hauteur de la dernière cellule et calculer l’aire du carré dessiné qui donne le quatrième et dernier nombre à quatre chiffres.
Les seize chiffres en main, il faudra définir dans quel ordre les saisir sur le digicode. Des symboles et le mot de passe trouvé précédemment permettent de comprendre qu’il faut ranger les quatre nombres dans l’ordre croissant et obtenir enfin la récompense de cette dure réflexion !
Jean-Claude Lhote reprend le principe des défis-énigmes fréquents en cours de mathématiques. Mais il signe ici un escape game dont on apprécie la structure imbriquée. Il y a beaucoup de chiffres, beaucoup de calculs, cependant il y a aussi du fun et un peu de magie avec notamment l’utilisation de la réalité augmentée de Mirage Make, le QR-code à colorier et le langage Shadock. Même si nous nous demandons qui est cet étrange donateur tout droit issu de la Terre du Milieu, nous félicitons l’auteur pour sa création qu’il partage sur S’CAPE.
[1] Jean-Claude Lhôte a en effet prévu différents formats de ses documents pour s’adapter aux diverses situations.
[2] Jean-Claude a utilisé notre tutoriel Un digicode avec PowerPoint.
[3] Référence à l’un des sketchs de Kad et Olivier. Jean-Michel Apeuprè est un chanteur fictif qui chante approximativement ses chansons. Le vrai titre de Micel Delpech est Wight is Wight
[4] Et l’auteur nous avoue avoir simplifié cette énigme !
le 8 juin 2019
Scénario annoncé | ✓ |
Amorce audiovisuelle | ✓ |
Final marqué | ✓ |
Organigramme | ✓ |
Scénario convergent | ✓ |
Imbrication | ✓ |
Étapes | ✓ |
Énigmes variées | ✓ |
Fouille | ✓ |
Puzzle | |
Outils numériques | ✓ |
Décor | |
Ambiance sonore | |
Effets spéciaux | ✓ |
Consignes réduites | ✓ |
Coups de pouce anticipés | ✓ |