Généquipe
Dans le collège G. Padechance a eu lieu un vol : le coffre de la recette de l’année de la Maison Des Collégiens a été forcé et l’argent qu’il contenait a été volé. Aucune des actions prévues par la MDC ne pourra avoir lieu, sauf si le
coupable est identifié et le coffre retrouvé...La brigade Généquipe, section spéciale de la police composée de lycéens particulièrement malins, spécialisée dans l’étude des indices en lien avec la génétique a dépêché sur place des inspecteurs et mis sur le qui-vive leurs équipes de techniciens restées au labo.
Six suspects ont été identifiés, l’un d’entre eux est le coupable ! La généquipe parviendra-t-elle a résoudre l’enquête en 1h30 ?
Les joueurs, des élèves de Première spécialité SVT, sont répartis en trois équipes de quatre à sept joueurs. Leur professeure de SVT Alexandra Scandella, alias la commissaire, les dirige vers différentes zones dans la salle de classe.
Dans la première partie de l’enquête, les équipes travaillent séparément. Les inspecteurs, repérés par leur badge jaune, se lancent dans la fouille des maisons des suspects pour relever les indices : extrait de carnet intime, photos de famille, coloriage, etc. Certains de ces indices portent des chiffres, d’autres des QR-codes menant à des cadenas numériques (Lockee).
Pendant ce temps, les équipes de techniciens prennent connaissance de leur documentation scientifique. Une boîte cadenassée semble les narguer, comment la déverrouiller ? Les spécialistes en analyse de caryotype étudient différents syndromes : Down, Swyer, et l’origine du sexe chromosomique, et réalisent un test de tri sur LearningApps dont la réussite leur donne le droit de porter leur badge violet.
Les spécialistes en maladies génétiques s’intéressent quant à eux à l’albinisme, au daltonisme et aux arbres généalogiques ; la réussite à un QCM créé avec LearningApps les autorise alors à porter leur badge turquoise.
Une fois les équipes au point, l’enquête se poursuit avec la possibilité de communiquer, de manière réglementée par des cartes « téléphone » distribuées en début de jeu. Les inspecteurs devront interroger les techniciens pour comprendre certaines caractéristiques génétiques des suspects, comme le daltonisme d’Adam, et débloquer les cadenas. De nouveaux chiffres sont révélés, ceux-ci correspondent aux combinaisons des deux boîtes cadenassées des techniciens.
De nouvelles données sont ainsi révélées, ainsi qu’une autorisation pour chaque équipe d’accéder à la zone de fouille pour une durée limitée.
Une équipe de techniciens se lance alors dans la réalisation du caryotype d’Adam et de Coline avec le logiciel Caryotype, tandis que la seconde équipe étudie les données génétiques et généalogiques des autres suspects, grâce au logiciel Geniegen2.
Après de nombreux allers-retours, confrontations d’indices, comparaison de données, les suspects sont peu à peu innocentés jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un dont les données génétiques concordent. L’enquête a ainsi abouti grâce à la coopération de tous !
Avec ce grand escape game coopératif mis en place dès le début de l’année, les objectifs d’Alexandra Scandella sont nombreux. Tout d’abord notionnels, avec des révisions et de nouvelles notions qui seront travaillées lors de différents chapitres au cours de l’année : « Je voulais permettre aux élèves de remobiliser leurs acquis de Seconde et de collège concernant la transmission des allèles, l’étude des arbres généalogiques, la dominance/récessivité des allèles, la notion de caryotypes et leur analyse. Je voulais ainsi remettre les élèves à égalité avant de commencer « dans le dur » la génétique. De plus, j’y ai ajouté des anomalies génétiques, dont certaines déjà connues par eux, de façon à rappeler la notion de mutation mais aussi à introduire les notions nécessaires au traitement du chapitre « Variations génétiques et santé ». Enfin, j’y ai ajouté des caryotypes ainsi que le syndrome de Down de façon à pouvoir m’en servir pour traiter le chapitre sur la transmission de l’information génétique avec la méiose. »
Généquipe a aussi vocation à engendrer de la cohésion dès la rentrée au sein du groupe d’élèves : « Les élèves de Première spécialité SVT sont issus de différentes classes de Seconde et sont dispatchés cette année dans plusieurs classes de Première pour le tronc commun, beaucoup ne se connaissent donc pas. Je voulais leur donner l’occasion de se connaître de façon ludique. »
Enfin, l’enseignante était à la recherche d’un jeu permettant de « développer un climat serein et agréable de travail suscitant l’émulation et non la compétition. C’est pourquoi je souhaitais que ce jeu soit coopératif avec nécessité de jouer, séparément, sur des points différents, mais obligés de coopérer avec les autres pour parvenir à la fin. Dans ce jeu, tout le monde gagne ou tout le monde perd ! »
Pour remplir ces nombreux objectifs, Alexandra s’est inspirée du format blablascape développé par notre équipe depuis quelques temps [1] : « J’ai vu une publication de Mélanie Fenaert concernant un “bla-bla-scape” qu’elle avait élaboré [2], et j’avais trouvé ça particulièrement inspirant pour développer la communication orale entre élèves, notamment dans le cadre de la préparation au Grand Oral. Ainsi, j’ai ajouté à mon jeu les cartes « téléphone » : les équipes d’experts peuvent communiquer et doivent le faire mais de façon limitée en nombre, une seule personne va voir l’équipe concernée, sans notes, et elle doit être différente à chaque fois. Ainsi, tout le monde parlera ! »
Un format qui a tout d’abord surpris les élèves, mais les a aussi enthousiasmés. « Cela a détendu l’atmosphère et a grandement facilité les échanges, la communication, la cohésion. Le TP suivant, plus traditionnel, s’est mieux déroulé je pense de ce fait. En effet, je fais travailler mes élèves par groupes de quatre de façon systématique, il faut donc qu’ils coopèrent et communiquent tout le temps ! »
On apprécie le fort contenu scientifique et l’organisation ciselée des interactions entre les équipes, le tout régulé par des cadenas réels et numériques. Un grand jeu suivi de son indispensable débriefing, un passage toutefois peu aisé pour lequel l’enseignante envisage de changer les modalités : « Ma consigne n’était pas assez claire ni précise. Ils sont restés sur les procédures et pas sur les notions mobilisées. C’est un point à améliorer. J’envisage d’utiliser une prochaine fois les debriefing-cards. »
Alexandra compte aussi apporter plusieurs améliorations à son escape game : une meilleure implication dans la zone de fouille pour les techniciens, un design plus immersif des documents, indices et pièces à conviction, et une diminution du nombre de cartes-téléphone.
Nous saluons le riche travail d’Alexandra qui atteint déjà tous ses objectifs : connaissances, cohésion, collaboration, et travail de l’oral !
[1] Voir notre article S’CAPE ODDITY.
[2] Un jeu d’évasion pour travailler la démarche scientifique & l’oral, sur le site académique SVT Versailles.
le 11 novembre 2022
Scénario annoncé | ✓ |
Amorce audiovisuelle | |
Final marqué | ✓ |
Organigramme | ✓ |
Scénario convergent | ✓ |
Imbrication | ✓ |
Étapes | ✓ |
Énigmes variées | ✓ |
Fouille | ✓ |
Puzzle | |
Cadenas | ✓ |
Outils numériques | ✓ |
Décor | |
Ambiance sonore | |
Effets spéciaux | |
Consignes réduites | ✓ |
Coups de pouce anticipés | |
Check-list proposée | ✓ |